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La République des enfants – Configuration semi-portable
Retour pour toute la journée sur le décor de la mangrove de Costa do Sol. Les camions sont restés sur place, sauf bien-sûr le minibus caméra et le « van som ».
La marée basse est aujourd’hui 40 minutes plus tard que la veille mais nous commençons une demi-heure plus tôt, allez comprendre. De fait la journée, organisée en trois lieux, sera nettement plus longue.
Après avoir attendu un bon moment que le chef opérateur, l’assistante et le metteur en scène choisissent le premier endroit de la journée, nous commençons donc par aller ramasser avec les enfants quelques cailloux dans la mangrove que l’océan vient de libérer.
Nous avons pris la mesure de la journée d’hier, fini les roulantes, nous passons en configuration semi-portable :
La République des enfants – Chapelle
Nous sommes dimanche, ça roule un peu mieux qu’en semaine.
Comme nous n’avons pas besoin de beaucoup de temps de préparation avant le PAT (prêt à tourner, heure officielle du début du tournage), nous sommes partis une demi heure plus tard.
Nous tournons à l’extérieur, à quelques pas de la route EN1, devant la chapelle de l’hôpital. Ce dimanche tout le quartier est donc là à chanter les louanges du Seigneur. Il avait été dit à la régie que cela devait se terminer vers huit heures, ils sont matinaux ici les offices, de fait cela finira vers dix heures.
Après la mise à sac de la pharmacie, Mon de Ferro est sur la terrasse d’un bâtiment d’où il s’amuse à jeter les boîtes de médicaments qu’il a pillées dans les armoires de celle-ci. Arrivent alors au pied de celui-ci Chico et Nuta. Cette dernière s’inquiète pour Toni et est dépitée d’assister au gâchis de tous ces médicaments si utiles à la République des Enfants.
Si la semaine dernière nous avons tant compté les jours dans ce décor insupportable de l’hôpital psychiatrique de Infulene, c’est que nous avions vraiment l’impression de faire du téléfilm dans un décor unique avec des scènes guère captivantes au rythme d’un long métrage qui se permet des heures d’attente interminable pas vraiment justifiées.
Compte tenu que plusieurs scènes ont été biffées du plan de travail, il nous reste à tourner ici en deux jours une unique mais longue séquence extérieure dans une cour de l’hôpital.
Celle-ci aurait bien pu être tournée n’importe où, dans un endroit calme, loin de toute circulation et en particulier de cette route EN1, car d’hôpital nous ne voyons que des murs où un panneau hospital vient rappeler que nous sommes toujours dans ce décor.
Mais voilà, on l’aura compris depuis longtemps, certains n’ont que faire du son du film et ne se rendent guère compte qu’il sera difficile de post-synchroniser des enfants, particulièrement avec un budget de post-production extrêmement réduit si ce n’est inexistant.
Nous n’étions pas venus pour cela mais nous en avons pris notre parti. A trop attendre d’un film, on est toujours déçu. Sur un plateau, les vrais bonheurs sont ceux que l’on n’attend pas particulièrement .
Infulene – Dépôt de munitions
Du haut de la passerelle qui enjambe la route EN1 face à l’hôpital où nous tournons, on aperçoit au loin une immense zone arborée non construite et totalement enclavée dans les townships.
Vue du ciel, celle-ci est encore plus mystérieuse, on y distingue des traces qui évoquent les géoglyphes de l’antique civilisation Nazca au Pérou.
C’est en fait un terrain militaire totalement bouclé et sécurisé, un ancien dépôt d’armes et munitions construit par les soviétiques en 1984 à l’époque de la guerre civile qui ensanglanta le pays de 1977 à 1992.
Le 22 mars 2007, l’ensemble du dépôt explose.
Pendant quasiment trois heures, les munitions, roquettes, bombes et armes de toutes natures illuminent le ciel de Maputo, réchauffant l’atmosphère à des kilomètres à la ronde, causant une centaine de morts et plusieurs centaines de blessés.
La République des enfants – Mains dans les poches
Les jours se suivent et ne se ressemblent vraiment pas. Hier, le grand air, la savane, le soleil malgré un vent frais, le calme de la campagne. Les vacances en quelque sorte.
Aujourd’hui, la grisaille, le béton, la saleté, le froid hivernal, le bruit.
Nous voilà à nouveau dans un de ces décors incompréhensibles auxquels les repérages nous ont si bien habitués, surtout depuis Infulene. Il ne faut pas chercher à comprendre, ne cesse de répéter Pierre, mais comprendre pourquoi nous sommes là, c’est aussi comprendre le mode de fonctionnement des personnes qui choisissent les lieux.
Cela peut influencer les rapports que nous entretenons avec eux, permettre de mieux saisir leurs points de vue, s’accorder avec leur façon de penser et de travailler. Vous me direz, après six semaines de tournage, c’est un peu tard ! Et vous auriez raison, nous n’avons plus grand chose à attendre.
La République des enfants – Hommage à Flora
Au lendemain de cette nuit de liesse populaire, les visages de l’équipe logeant au Rovuma semblent bien défaits. Il y a ceux qui n’ont pas dormi du tout, Flora particulièrement, ceux que le bruit ne dérange pas mais qui ont mal dormi, ceux qui ont sommeiller dans leur salle de bain comme Patrick et moi-même, et enfin il y a les bienheureux accros au Stillnox.
Lorsque nous quittons l’hôtel à sept heures ce matin, la place de l’Indépendance est déserte, jonchée de détritus. La sono s’est enfin tue, les tribunes font grises mines avec leurs tubulures rouillées. Tout cela paraît triste comme une gueule de bois.
Avant dernier jour de tournage, nous sommes de retour au centre ville, sur Praça dos Trabalhadores (place de Travailleurs) face à la gare centrale. Plus exactement avons-nous rendez-vous sur celle-ci car le tournage doit avoir lieu un peu plus loin dans une rue parallèle à Bagamoyo, Rua Consiglieri Pedroso.
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