Vert, il y manque le vert pour compléter les couleurs principales du drapeau mozambicain !
Une nuit pénible et nous voilà en onze heures de vol à Maputo.
La longue bâtisse de l’aéroport évoque le Sheremetievo moscovite des années 50, architecture fonctionnelle sans cachet, quelque peu usée par le temps. Le Mozambique, pays africain, est une ancienne colonie portugaise, à laquelle a succédé en 1975 un régime révolutionnaire communiste, longtemps soutenu par l’URSS puis la Russie.
Il est envahi de nos jours par les Chinois qui ont pris la place dans un grand élan de développement économique, pour preuve le nouvel aérogare flambant neuf en cours de finition, construit par une nuée d’ouvriers chinois tous en uniforme de travail d’un violet criard, à pied d’œuvre dès 7h00 du matin.
Il est des lieux dans Maputo, le dimanche matin, qu’il vaut mieux éviter lorsque vous avez trop l’air d’un touriste !
Au Mozambique, il est interdit de photographier les immeubles administratifs, la police, l’armée, bref tout ce qui touche à l’État. Le Mozambique n’est pas un pays riche, ses fonctionnaires doivent être peu rémunérés, aussi sont-ils heureux d’avoir un travail, quand on voit le chômage endémique de ce pays, aggravé par le fait que la plupart des Mozambicains qui travaillaient au temps de l’apartheid en Afrique du Sud ont été renvoyés dans leur pays d’origine.
Maputo - Restaurant du Pestana Rovuma
Enfin une grasse matinée qui se mérite. Hors de question de se lever à 5h00 comme la veille, mais les rythmes biologiques s’étant adaptés, il faut avouer que beaucoup d’entre nous étaient au petit déjeuner dès 8h00 du matin, rien ne presse pourtant, il est servi jusqu’à 10h00.
C’est lundi, il y a peu de monde dans la salle, nous ne sommes pas vraiment en saison touristique et la Coupe du Monde est encore loin. Quelques hommes d’affaire, probablement Sud Africains. Des portugais, bien évidemment.
Plusieurs fois la semaine passée, nous avions croisé les équipages de la TAP, tout aussi matinaux que nous, en provenance de, ou en partance pour, Lisbonne ou Johannesburg, selon les jours. Mais pas aujourd’hui.
Rendez-vous vers midi pour un tour en ville, passeport en poche. L’heure est bien choisie, il fait une chaleur à crever et je ne suis pas certain que les Converse sans talon étaient le bon choix de chaussures !
Macaneta – La plage
Antonio, que nous présente Ana, Tohi pour les amis, est correspondant à Maputo de l’agence de presse portugaise Lusa.
Dans sa Jeep, nous partons à cinq, Ana, Teresa, Pierre et moi-même, quel dommage que cette Jeep soit si petite que nous aurions pu être accompagnés de la craquante Abigail, à quelques 40 km du centre ville en direction de Macaneta, un lieu de villégiature célèbre pour ses plages et ses bungalows sur l’Océan Indien.
Direction l’EN2 puis l’EN1 qui remonte au Nord en direction de Marracuene où nous devons prendre le bac pour franchir l’imposant fleuve Nkomati.
A peine sommes nous engagés sur 25 de Setembro, en bas de Karl Marx, que nous voilà arrêtés par un flic de la circulation.
Sous prétexte d’avoir circulé sur la file de présélection pour tourner à droite, alors qu’il allait tout droit, Tohi se voit confisquer son permis qu’il pourra récupérer dans un poste de police contre la modique somme de 1000 meticais (23 euros) un peu plus du salaire mensuel moyen au Mozambique. Comme quoi, vivre dans le pays depuis longtemps n’empêche pas de se faire racketter.
Maputo - Villa portugaise
Dernier jour du mois de mai. Il fait gris et froid. L’hiver est déjà bien entamé.
Après une longue grasse matinée et un petit déjeuner copieux et tranquille, Ana, Dominique, Pierre et moi allons faire un tour dans le vieux quartier portugais de Maputo qui s’étend sur un quadrilatère de 800 mètres de côté entre la place de l’Indépendance et la Gare Centrale.
A peine avons-nous quitter le Centre Culturel que nous faisons déjà une première halte dans une pastelaria pour y déguster un excellent pastel de nata, un flan portugais dans une petite coupelle de pâte feuilletée.
Je ne bois pas de café, mais il a l’air aussi bon qu’en Italie. Le Coca mozambicain est plus sucré et gazéifié que dans de nombreux pays africains. Il faut le couper d’un peu d’eau.
Maputo - Ebano Filmes sur Zimbabwe
Ce lundi matin, je suis pris au pied du lit pour régler un problème en France et il me faut aller au bureau pour cela.
Depuis le début du mois, l’administration du film s’est installée dans les locaux de Ebano Filmes, la production exécutive mozambicaine dirigée par le très sympathique Pedro.
Les locaux sont assez loin de l’hôtel, dans le quartier des ambassades, sur Avenida do Zimbabwe. C’est simple, de l’hôtel il suffit de remonter tout Lenine jusqu’à Parça de Omm, tourner à droite sur Avenida Kenneth Kaunda, puis à gauche sur Rua de França et tout de suite à droite.
N’osant prendre seul la voiture, sans permis local, j’appelle Luisa qui nous sert de taxi privé et qui m’y emmène rapidement.
Maputo - Lune hivernale
La semaine passée a été terrible, la maladie et l’ambiance du plateau ont eu raison de ma forme physique et mentale, je suis épuisé, las et guère enclin à bouger.
Aussi ce lundi, après un copieux petit-déjeuner le plus tard possible, je décide de passer la journée complète au repos dans la chambre, n’était-ce un rendez-vous en fin d’après-midi.
Une brève visite en fin de matinée à la supérette sur 24 de Julho pour faire le plein de Yop et de Fanta, quelques tablettes de Crunch, et je me replonge dans les Splendeurs et misères des courtisanes.
Plus tard dans la soirée, vers dix-huit heures j’ai rendez-vous avec Charles, l’assistant monteur de Dominique, un jeune mozambicain féru de nouvelles technologie, réalisateur à ses heures de films institutionnels. Pour Dominique, c’est lui qui se charge entre autres de la synchronisation des rushes et de toutes les manipulations informatiques. Je lui avais promis un cours sur le Cantar, enregistreur son qu’il ne connaissait pas, et le workflow de post-production qu’il vaut mieux suivre pour ne pas faire d’erreur pour la suite des opérations.
Un premier lundi d’hiver austral tropical, c’est un lundi solitaire, une matinée froide qui ne donne guère envie de sortir de sa chambre d’hôtel.
Alors que le Mozambique supporte ardemment son grand voisin africain mais aussi le Portugal, son ancien colonisateur, l’équipe de France après sa lamentable prestation d’hier est la risée de toute la région et on nous le fait bien sentir, d’autant plus que demain l’Afrique du Sud sera opposée à ces Bleus indignes et ridicules.
Il vaut donc mieux rester terré dans sa chambre et se boucher les oreilles pour ne pas entendre les vuvuzela glorifiant la victoire des lusitaniens.
Maputo – Panorama
« Encore une dernière », que ne l’a-t-on entendu sur le plateau, à refaire incessamment les prises !
C’est donc notre ultime journée à Maputo, Mozambique. Il est fort probable que je n’y revienne jamais.
Le temps est magnifique, un soleil brillant et lumineux, quelques nuages pour une lumière contrastée, une chaleur agréable.
Je pars faire un dernier tour dans le quartier autour du marché central dont je commence par parcourir les allées aux senteurs contrastées, fortes et prenantes, qui évoquent la chaleur de l’Afrique.
Lorsque nous tournions le carnaval dans Rua Bagamoyo, Bob m’avait indiqué, assez précisément mais neuf jours après ses indications me sont devenues vagues, une échoppe où je pourrai trouver de belles casquettes aux couleurs du Mozambique ou de l’Afrique du Sud.
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